Pays sans passé colonial, la Suisse constitue selon lui un site idéal pour la création d'un tel institut qui permettrait aux musulmans européens d'effectuer une formation théologique sur place et non plus, comme c'est le cas actuellement, en Égypte ou en Iran. Farhad Afshar voit cet institut intégré à une université d'État. Le personnel enseignant devrait être reconnu aussi bien du côté suisse et européen que du côté islamique. «Nous voulons par là favoriser le dialogue avec le christianisme, le judaïsme et la culture européenne» M. Afshar estime, en outre, que cette formation renforcerait l'intégration des musulmans. «La formation religieuse des musulmans ne serait alors plus aux mains de religieux arrivés de l'étranger et peu familiers du contexte de l'Europe occidentale, mais de musulmans d'ici, nés et scolarisés dans le pays". Doyen de la faculté de théologie protestante de l'Université de Berne, Christoph Müller a jugé le projet réalisable, pour autant que l'enseignement réponde aux critères scientifiques et soient ouvertes aux étudiants d'autres religions. L'Indonésie, le Pakistan et les Emirats arabes unis se sont dits prêts à déléguer des enseignants en attendant la relève européenne. Enfin, la création d'un institut de théologie rejoint l'objectif des Nations Unies, qui ont placé l'année 2001 sous le signe du dialogue des cultures et qui encouragent les pays membres à soutenir les projets qui favorisent ce dialogue.