«Le Christ est venu me tendre la main»

Le diacre Christophe Rieben (49 ans) témoigne de sa foi en Jésus-Christ. / © Alain Grosclaude
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Le diacre Christophe Rieben (49 ans) témoigne de sa foi en Jésus-Christ.
© Alain Grosclaude

«Le Christ est venu me tendre la main»

Christophe Rieben, diacre
30 août 2021
Parcours de vie
Le diacre Christophe Rieben (49 ans) témoigne de sa foi en Jésus-Christ.

Parler de ma foi me met toujours un peu mal à l’aise, car je ne désire pas tomber dans le piège des grandes et belles phrases souvent vides de sens et, je trouve, d’intérêt. C’est un exercice qui engage toute ma personne; j’en ressors les mains pleines de terre.

Cela m’engage entièrement, car c’est parler d’une relation intime, ouvrir la boîte de ce qui reste souvent caché aux autres. Par pudeur, peut-être, par timidité, certainement, par doute, aussi.

J’ai grandi dans une famille croyante avec un grand-père et un oncle pasteurs, qui vivaient leur foi sans l’imposer, en la témoignant dans leurs actes et dans leurs paroles. C’est peut-être pour cela que ma foi, comme la graine de moutarde, s’est plantée profondément dans mes tripes durant mon plus jeune âge et a poussé au rythme de mes pas et de mes expériences.

Jusqu’à un instant bien précis de ma vie, la foi que j’ai vécue ne s’était pas confrontée à l’expérience de l’absurde, de l’incompréhensible. Jusqu’à mes 24 ans, ma vie de foi a été un fleuve tranquille, qui alignait les étapes de manière naturelle et douce. Je n’avais pas été épargné des tracas, mais l’ensemble avait une forme plutôt agréable et facile. Je partageais une foi de remerciement et de louange face à ce qui m’arrivait.

Puis, j’ai été confronté dans l’entièreté de mon être, foi comprise, à ce bouleversement qui m’a amené où j’en suis aujourd’hui. Avec ma moto, je me suis littéralement écrasé contre un mur. Le résultat fut plusieurs os cassés, dont la colonne vertébrale, une paraplégie complète et définitive et de longs mois d’hospitalisation.

Le plus dur ne fut pas la douleur physique, mais l’angoisse d’un futur dont je ne savais pas de quoi il serait fait. C’est durant l’une des longues nuits d’insomnie que le Christ est venu me tendre la main. Une nuit de prière pendant laquelle j’ai pu répondre à cette demande qu’il faisait aux malades et aux blessés qu’il est venu rencontrer lors de son ministère: «Que veux-tu que je fasse pour toi?» Cette même question qu’il pose à Bartimée sur le bord de la route. Une question qui pousse à agir, qui ne laisse pas inactif.

Je me souviens de ce moment, car c’est là que ma foi est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. Une foi qui ressemble à un morceau de terre que je travaille tous les jours, que je peux partager et à laquelle je peux ajouter ce que me donnent celles et ceux que je croise au quotidien. Un morceau de terre dont je peux offrir des bouts sans pour autant qu’elle diminue.

Ma réponse sous forme de prière fut de lui demander de donner du sens à ce qui m’arrivait, de pouvoir en faire quelque chose pour Lui. Que tout cela prenne place dans la voie que j’avais prise quelques années plus tôt. Avec le recul, je pense qu’inconsciemment, je répondais à cette phrase du Notre Père, «que ta volonté soit faite…», comme un «lâcher-prise» de ce qui paralyse, de ce qui enferme afin de laisser agir son souffle en moi.

J’ai alors compris que le Dieu qui se révèle dans la Bible n’était pas seulement un Dieu lointain et abstrait, mais bien un Dieu vivant et présent.

Vivant dans l’intimité de notre vivant, présent dans la profondeur du quotidien.

C’est ce que je partage aujourd’hui avec la joie et l’espérance que cette rencontre m’a offerte. 

Côté privé

Christophe Rieben est diacre depuis treize ans. Il a commencé son ministère au service jeunesse de l’Eglise protestante de Genève (actuellement SCFA) pour ensuite intégrer la pastorale de la Région Salève, au sein de laquelle il évolue avec l’ensemble de la jeunesse régionale. Il est marié à Dominique et a le bonheur d’être père de trois enfants.