Le pape s’associe aux célébrations des 70 ans du Conseil œcuménique des Églises
«Le Saint-Père nous rappelle parfois que “ceux qui persécutent les chrétiens ont mieux compris que nous le sens de l’unité.” Pour lui, c’est un sujet de honte!», relate Andrzej Choromanski du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. «Lorsqu’ils commettent leurs persécutions, ils ne demandent pas à leur victime si elles sont luthériennes, méthodistes ou catholiques, ils les voient tous comme des chrétiens», a complété le théologien présent mardi à Genève, lors de la conférence de presse présentant le programme de la visite du pape François au Conseil œcuménique des Églises (COE).
«Le Saint-Père a voulu s’associer très personnellement aux célébrations des 70 ans du COE», a annoncé Andrzej Choromanski. En effet, le 21 juin, le pape passera une partie de la journée dans les locaux de l’organisation qui rassemble 349 Églises au Grand-Saconnex (GE) et à Bossey (VD). Il rencontrera ainsi les représentants d’Églises du monde entier, réunis en comité central. «Cette rencontre posera un jalon dans les relations entre le COE et l’Église catholique romaine», s’est réjouis Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE. «Les relations entre nos Églises ne seront plus les mêmes tant au niveau local qu’au niveau mondial», a précisé le pasteur qui espère que cette visite donnera un signal fort en faveur des coopérations locales tout autour de la planète. «Au travers de cette visite, nous montrons à quel point nous avons une vision commune et une foi commune.»
«En Suisse, on se rend compte depuis longtemps qu’il faut se parler entre confessions. Cela semble être une évidence, mais maintenant nous le faisons même avec plaisir», a souri Charles Morerod, évêque catholique romain de Lausanne, Genève et Fribourg.
Si l’Église catholique romaine n’est pas membre du COE, elle collabore tout de même à plusieurs de ses groupes de travail et commissions. «Il y a des collaborations très soutenues entre le COE et l’Église catholique romaine. Nous avons donc des raisons de rendre grâce pour cela», s’est réjouis Andrzej Choromanski. Mais pas question pour l’Église catholique romaine de devenir membre du COE pour autant. «En 1948, lorsque le COE a été fondé, l’Église catholique romaine a été invitée à y participer, elle a refusé. La question s’est à nouveau posée après le concile de Vatican II», a rappelé Andrzej Choromanski. «Une adhésion poserait des problèmes pratiques et théologiques. La seule Église catholique romaine compte 1,2 milliard de membres alors que les 349 Églises du COE comptent ensemble 500 millions de membres. Par ailleurs, notre théologie prévoit que l’évêque de Rome a le devoir de travailler à l’unité. Quel rôle jouerait-il ainsi avec le COE?»
Programme de la visite du pape à Genève
- 10h10: arrivée à l’aéroport de Genève
- 10h30: rencontre avec une délégation du Conseil fédéral
- 11h15: prière œcuménique au Centre œcuménique (siège du COE)
- 12h15: repas avec la direction du COE à l’Institut œcuménique de Bossey
- 15h45: rencontre œcuménique au siège du COE
- 17h30: messe à Palexpo
- 20h: retour à Rome
Forum: Genève, capitale de l’œcuménisme
Michel Kocher, directeur de Médias-pro, explique ce qu’est ce COE dont le pape viendra commémorer les 70 ans.