7 octobre: un temps pour la paix à Genève
Côte à côte, les participant•es se tiennent dans un silence empreint d’émotion en ce début de soirée du 7 octobre dans la cathédrale Saint-Pierre. Pour une heure méditative, pleine de sobriété, où chacun•e est venu•e partager sa peine, mais aussi son espérance de réconciliation et de retour à la paix, avant que les représentants de toutes les religions s'embrassent à l’issue du recueillement.
Parmi les officiants, François Garaï, rabbin émérite de la communauté juive libérale de Genève, Agnès Krüzsely, diacre de l’Eglise protestante de Genève (EPG) et secrétaire de la Plateforme interreligieuse de Genève (PFIR), Jean Lanoy, curé de l’Eglise catholique chrétienne de Genève, Mohamed Levrak, président de la PFIR, Catherine Riedlinger, membre du bureau pastoral de l’Eglise catholique romaine, et Alexandre Winter, pasteur de l’EPG et modérateur de la Compagnie des pasteur•es, des diacres et des chargé•es de ministère. A tour de rôle, ils et elles lisent des psaumes de la Bible de Jérusalem, des versets du Coran et chantent des psaumes en hébreu.
Cet événement, organisé avec le soutien de la PFIR et de l’Appel spirituel de Genève, est né du côté de l’EPG, qui souhaitait proposer, à l’occasion de cette soirée pas comme les autres, un rassemblement aussi large et ouvert que possible, œcuménique et interreligeux. «L’idée était de faire d’une date qui a divisé et énormément meurtri une date qui rassemble», explique Alexandre Winter.
Renouer le dialogue
Les activités de la PFIR étaient un peu figées depuis le début du conflit et des tensions étaient palpables parmi les associations qui en sont membres. La préparation de ce moment a permis de renouer le dialogue. «Lors de nos préparatifs, nous nous sommes mis d’accord sur l’état d’esprit de ce recueillement. Nous avons vécu de beaux moments et partagé une belle entente», précise Alexandre Winter. «Le but était aussi de montrer que les Eglises se soucient du vivre-ensemble et de la paix des religions à Genève, ville de dialogue.»
Autre temps fort qui a marqué la soirée, la lecture de l’Appel spirituel de Genève. Proclamé pour la première fois il y a 25 ans à la cathédrale, lors de la Journée des Nations unies, ce texte signé par plusieurs personnalités internationales et locales appelle à ne pas instrumentaliser la religion, à ne pas l’utiliser comme une force ou une arme.