Protestantes et catholiques unies pour l’égalité
«Gleichberechtigung. Punkt. Amen» (Égalité. Point barre. Amen): c’est le mot d’ordre que les Femmes protestantes suisses (FPS) porteront dans l’espace public à Berne, le 14 juin prochain. Quatre hashtags efficaces synthétisent leurs revendications: «#inklusivestattdestructive», soit permettre une participation égale et égalitaire à tous les postes. «#Lassihrraum», soit visibiliser le travail des femmes, «qui ne sont pas toujours audibles, y compris à des postes à responsabilités», pointe Gabriela Allemann, présidente des FPS. «#Gleichberechtigungstattsexismus» demande de pouvoir concilier une responsabilité dans l’Église avec une vie privée. Et «#gottistkeinmann» de réfléchir aux images de Dieu et aux théologies féministes.
Ces revendications s’adressent «aux Églises suisses», catholique romaine, catholique chrétienne, et non uniquement à l’Église évangélique réformée de Suisse. D’ailleurs, le comité d’organisation comprend des femmes catholiques. Et sur les quatre participantes au débat public sur l’égalité dans les Églises, organisé ce jour-là (voir encadré), on trouve deux figures catholiques: Mentari Baumann, directrice d’Allianz Gleichwürdig Katholisch, qui demande une réforme égalitaire de l’Église catholique, et Maria Regli, théologienne qui se débat avec la décision de quitter ou non l’institution. Cette démarche d’union entre catholiques et protestantes mise sur la sororité, et se base sur une tradition partagée. «Il est important que nous nous souvenions de toutes les femmes qui entouraient Jésus. Nous connecter à ces figures nous permet l’union avec d’autres chrétiennes aujourd’hui», résume Gabriela Allemann.
Sororité et empuissancement
Cette solidarité entre croyantes trouve même une forme encore plus large à Genève. Ici, c’est la Collective interreligieuse qui, une fois n’est pas coutume, propose une série d’événements tout au long de la journée. Cette structure réunit l’Eglise protestante de Genève, à travers la Compagnie des pasteurs et des diacres, le Lab, les Tentes rouges (cercles de parole pour les femmes, proposés dans l’Eglise protestante), la Plateforme interreligieuse (PFIR), et le Réseau des femmes catholiques. Elle réunit donc des personnes féministes, quelle que soit leur religion. « Notre mot d’ordre, c’est la sororité », reprend Laurence Mottier, modératrice de la Compagnie des pasteurs et des diacres. Pour la première fois, la Collective lancera aussi un cercle de parole dédié aux hommes. « Nous pensons qu’il est essentiel que les hommes s’interrogent sur leur place, leur rôle et leur rapport aux femmes », explique Laurence Mottier.
Programme
A Genève, dès 11h, accueil au temple de Plainpalais et atelier pancartes, 12h15, prière interspirituelle, 12h45, pique-nique libre, 13h30 –15h30, tente rouge sur le thème de la sororité, 13h30 –15h, cercle de parole d’hommes, 15h15, heure de l’inégalité salariale et sonnerie de cloches, 15h30 –16h30, cercle de parole libre, 17h15, action symbolique devant le Mur des réformateurs, 18h, départ de la manifestation. A Berne, 14h, débat à l’église du Saint-Esprit sur l’égalité dans la politique ecclésiale actuelle. Puis préparation à la manifestation (t-shirts, banderoles, répétitions de chants, restauration légère et boisUne action menée durant la grève féministe de 2022 à Genève. sons), départ à 18h.