Avis de travaux...
La radio s’était allumée sur «Fréquence Grognon». La cafetière et le grille-pain connectés étaient déjà en marche et Grincheux allait bientôt pouvoir lire ses e-mails tout en savourant un bon café et grignoter ses tartines avec sa confiture préférée…
Mais tout à coup, plus rien… Plus de lumière, plus de ding de notifications, plus d’image sur les écrans, plus de bruits dans la cuisine. Plus du tout d’électricité… Mince! Grincheux devient rouge de colère et se met à crier en parcourant chacune des pièces de la maison: plus rien ne fonctionnait!
Grincheux devait faire des courses, livrer des commandes, répondre à ses clients. Mais sans électricité, comment y arriver? Il allait devoir sortir… Dehors! Loin du confort de sa maison. Notre nain grognon regarde par la fenêtre, inspecte les alentours, mais il ne voit rien de spécial. Il ouvre la fenêtre, passe sa tête à l’extérieur: Il fait frais dehors, c’est bizarre…».
Il s’habille chaudement, déverrouille sa porte et fait un premier pas à l’extérieur. En refermant la porte, il voit une affiche collée dessus: la «Seven Biquets Corporation» avait prévu des travaux d’électricité pour une durée de trois jours au moins. Voilà notre ami grincheux très en colère. C’en était trop, il avait beaucoup à faire! Au moins trois jours sans électricité!
Il décide alors de se rendre au village, d’un pas encore plus décidé.
L’automne était arrivé, la forêt resplendissait de mille couleurs sous un soleil encore brillant, l’air était frais, et ici ou là de petits animaux gambadaient: un écureuil ramassant des glands pour ses réserves, un lapin cherchant quelques herbes encore vertes. Grincheux est tout surpris: la forêt est finalement assez animée et pas aussi silencieuse qu’il ne l’aurait imaginé.
Mais comme il est encore agacé, Grincheux ne se laisse pas distraire et continue sa marche en direction du village.
Un peu plus loin, il voit des feuilles qui virevoltent sur le chemin. Il tend la main et en attrape une, puis une autre. Il les trouve très belles. Puis il se met à en ramasser d’autres et confectionne un bouquet: il y en avait de toutes les tailles et de toutes les couleurs, des rouges, des jaunes… Il en fait une couronne et se la met sur la tête. Il s’exclame: «Je suis le roi de la forêt.»
Encore un peu plus loin, le vent avait rassemblé des feuilles en tas. Grincheux s’élance puis saute dedans, ce qui le fait beaucoup rire. Il recommence et saute dans un autre tas. Il rit de plus belle.
Il ramasse des poignées de feuilles et les lance en l’air. Toutes ces feuilles tournoyant au-dessus de lui l’émerveillent. Il en oublie presque tous ses soucis. Il respire à pleins poumons ce bon air de la forêt. Le voilà heureux, presque joyeux! En tous les cas, plus du tout grognon…
C’est ainsi que le nain grincheux poursuit son chemin jusqu’au village, sifflotant, sautillant sur le chemin, une couronne de feuilles d’automne sur la tête.