Le temple de Chavannes se dote d’un verger de maraude
«Doucement avec les pelles!», prévient l’enseignante de la classe de 5e Harmos du Collège de la Planta qui a fait le déplacement au temple de Chavannes (VD) ce mardi matin afin d’y planter des arbres fruitiers. Les écoliers se bousculent joyeusement à côté du premier arbre mis en terre. Quelques minutes auparavant, ils étaient encore sagement réunis autour du tronc d’un vieux thuya centenaire qui vient d’être coupé, car ses branches débordaient sur le toit de l’église de Chavannes. «Trop cool, il était encore plus vieux que ma grand-mère!», s’exclame, admirative, la tête blonde qui a laborieusement compté les stries de la dépouille sylvestre.
Mangez des pommes!
Sous la houlette des employés communaux et après les explications du pasteur Sylvain Durgnat, les enfants ont planté pruniers, poiriers, et autres pommiers dans le futur jardin de maraude qui jouxte l’église. «On a dû couper un arbre, mais on est en train d’en replanter une dizaine», se félicite le pasteur. L’idée d’un verger de maraude lui est venue «en gratouillant la toile»: il est alors tombé sur des actions similaires développées dans le nord de la France. «On installe ces arbres de maraude pour les usagers. C’est un projet citoyen, qui permet aux personnes du quartier et aux passants de s’arrêter, de se rencontrer et d’échanger». À terme, quand les arbres donneront des fruits, tout le monde pourra s’arrêter et se servir. «Nous sommes en train de réfléchir à une signalétique qui permettra aux maraudeurs de savoir quels sont les fruits qu’ils pourront cueillir et quand», ajoute encore Sylvain Durgnat.
Un havre de paix
Il faut dire que les paroissiens de Chavannes ont la main verte et n’en sont pas à leur coup d’essai: depuis 2016, un jardin participatif s'est développé à côté du centre paroissial. Le but: gratter la terre ensemble, faire pousser des légumes et surtout créer du lien, notamment entre les paroissiens et les personnes participantes. Et le nouveau projet de verger de maraude s’appuie aussi sur des ressources locales: les autorités communales ont travaillé en collaboration avec le Conseil de paroisse pour mettre en place cet espace qui s’inscrit dans les grandes lignes du programme législatif 2016-2021 de la commune. Il s’agit d’articuler ce verger à une démarche participative d’éducation citoyenne et de réflexion environnementale. Ne comptez donc pas vous arrêter avec une camionnette et remplir des cageots de pommes pour vos confitures automnales. Le fruit du larcin se savoure sur place, confortablement installé sur un banc. «On a prévu un chemin et des espaces pour s’arrêter et pique-niquer. À terme, il s’agit de créer un petit parc, un espace vert qui fonctionne un peu comme un havre de paix dans cet environnement de plus en plus urbanisé», avance Sylvain Durgnat.
Mais pour l’heure, il fait froid et le terrain autour de l’église est encore en chantier. «Je t’avais dit de prendre tes gants et de mettre un bonnet, Timothée!», soupire l’enseignante face à une chenoille grelottante. Heureusement, les paroissiens de Chavannes ont tout prévu et prennent le relais: les écoliers filent se réfugier à l’intérieur, boire un thé chaud et croquer dans un pain au chocolat. L’expérience est concluante: «Le seul truc qui est dommage, c’est que les arbres poussent lentement. On va devoir attendre encore quelques années avant de venir chiper des fruits», analyse une future arboriste.
RTSreligion - Vergers et jardins communautaires, les paroisses se mettent au vert