Célébrer 30 ans de présence auprès des réfugiés
«Il y a trente ans, l’accueil des migrants n’était pas assuré. Il y a eu un sursaut de conscience au sein des Églises et de la société qui ont donc décidé de mettre quelque chose en place», raconte le pasteur Etienne Sommer, président de l’Aumônerie genevoise œcuménique auprès des requérants d’asile et des réfugiés (AGORA). Créée en 1988 par les Églises protestante, catholique romaine et catholique chrétienne, sur l’initiative du diacre et travailleur social Maurice Gardiol, l’AGORA célèbre ses 30 ans du 10 au 16 septembre prochain.
Pour son anniversaire, l’aumônerie a choisi d’organiser plusieurs conférences, cafés philosophiques ainsi qu’une journée festive. Parmi les intervenants, l’évêque de Bâle, Félix Gmür, la directrice d’Amnesty Suisse, Manon Schick ou encore la professeure de théologie, Élisabeth parmentier. Le dimanche 16 septembre, célébration œcuménique, apéritif dinatoire et spectacle des Théopopettes sont au programme, au Centre œcuménique de Meyrin.
S’adapter continuellement
«Si l’AGORA a pu poursuivre sa tâche pendant 30 années, c’est parce qu’elle a su constamment s’adapter», souligne Etienne Sommer. Actuellement, l’Aumônerie est installée dans un appartement aux Tattes à Vernier, au coeur du plus grand foyer de requérants en Suisse. Les quatre aumôniers qui se répartissent deux pleins temps ainsi que la quarantaine de bénévoles, civilistes et stagiaires, sont actifs dans la zone de transit de l’aéroport de Cointrin, dans les établissements de détention administrative de Frambois et de Favra et dans différents foyers de l’Hospice général.
«Il s’agit de rendre le plus humain possible l’accueil de personnes dont la majorité, ici, aimerait qu’ils repartent», relève Etienne Sommer. «Nous faisons un travail d’écoute et d’accompagnement. Nous essayons d’être présents là où on a le plus besoin de nous. J’ai rencontré plusieurs personnes qui était vraiment dans des états terribles», explique l’aumônière Véronique Egger, à l’AGORA depuis sa création et essentiellement présente à l’aéroport et dans les centres de détention.
Dans les locaux aux Tattes, une permanence est ouverte tous les jours sauf le week-end. «Les réfugiés peuvent passer prendre un café ou simplement discuter. S’ils nous le demandent, nous prions avec eux. La spiritualité et la recherche de Dieu ont une grande importance pour ces personnes. J’ai souvent des discussions profondes avec eux», explique encore Véronique Egger. Au-delà de la permanence, des cours de français et d’informatique ainsi que des animations pour les enfants ont également lieu. L’aumônerie est financée par les Églises, par l’État et surtout par les dons.
Programme des festivités du 10 au 16 septembre
- Lundi 10: Conférence de Félix Gmür, l’évêque de Bâle, au Temple de Plainpalais, à 20h.
- Mardi 11: Café-philo avec Anne-Cécile Leyvraz, docteure en droit, au Temple de Plainpalais, à 18h.
- Mercredi 12: Conférence de Manon Schick, directrice d’Amnesty Suisse, à la Maison des Associations, à 20h.
- Jeudi 13: Café-philo avec l’artiste peintre Margherita Del Balzo à Troinex (Marsillon 40), à 18h.
- Vendredi 14: Conférence d’Élisabeth Parmentier, professeure de théologie, à l’Église du Sacré Cœur, à 18h.
- Dimanche 16: Journée festive au Centre œcuménique de Meyrin de 9h à 16h, avec une matinée radio oecuménique transmise sur Espace 2, de 9 à 12h (détails sur Celebrer.ch)