Taizé, aux origines d’une renommée universelle
Tout a commencé en ces temps lointains où Frère Roger Schütz, qui avait grandi dans le village de Provence (Vaud) accueillit des réfugiés de guerre dans sa maison de Taizé. Déjà, il s’y préparait une vie commune. Cela continua jusqu’au magnifique lieu de pèlerinage chrétien d’aujourd’hui, aux offices très connus célébrés dans la grande église de la Réconciliation. Ces célébrations représentent, pour quantité de jeunes et de moins jeunes, un premier pas dans une vie chrétienne vécue et pratiquée. Dans la Région de Morges – Aubonne, portée par un groupe de chrétien·ne·s, chaque mois depuis un peu plus de dix ans, une prière avec les chants de Taizé rassemble une quarantaine de personnes au sein des églises catholiques et protestantes. Un petit groupe de cinq à six musiciens aux instruments variés (piano, flûte, clarinette, hautbois, guitare, violon) anime ce temps de louange et de rencontre regroupant un public œcuménique très fidèle. C’est une offre de qualité en plus des célébrations paroissiales. Innombrables également «les prières avec les chants de Taizé» mises sur pied semaine après semaine en quantité de paroisses lausannoises, et notamment à Saint-Laurent. Le 7 novembre dernier, une telle prière, portée à la cathédrale de Lausanne par une équipe motivée, a rassemblé plusieurs centaines de personnes (enfants, jeunes, adultes et aîné·e·s), visiblement tout à la joie du chant, de la prière au Christ et de la rencontre.
Une forme de recueillement toujours appréciée
Comment expliquer un tel succès, jamais démenti? Plusieurs facteurs expliquent cet engouement à l’heure où d’autres offres religieuses connaissent une certaine désaffectation. La simplicité des chants musicalement abordables et répétés à de nombreuses reprises. La recherche de la beauté qui, comme l’écrivait le théologien catholique Hans Urs von Balthasar, parle au cœur de l’homme. Sans oublier le désir d’universalité et la richesse infinie, lorsque ces chants montent vers le Dieu de toutes les créatures dans toutes les langues parlées à la surface de la Terre. Enfin, Taizé représente une communauté ouverte et accueillante où il est facile d’inviter une connaissance ou un·e ami·e, et de lui dire, comme Philippe à Nathanaël autrefois, à la suite de sa rencontre avec Jésus: «Viens et vois!» (Evangile selon Jean 1, 46).
Ce que j’aime dans les offices de Taizé
J’aime venir mêler le son du hautbois à celui de la flûte et du violoncelle. Les gens y participent, car ils aiment chanter et que cela fait office pour eux d’un moment calme dans le stress de la vie et les exigences de la semaine. Taizé est précieux, car il représente une communauté ouverte où l’on peut participer sans s’engager plus avant.
Rechercher Dieu dans la contemplation
Dans l’introduction à «Prières pour chaque jour» 2e éd., Taizé 2012, Frère Alois a ces mots: «Pour entrer dans une recherche contemplative de Dieu, il ne suffit pas d’incorporer quelques chants de Taizé ici ou là dans la célébration. (…) ces chants supposent une attitude intérieure qui grandit peu à peu et marque toute la vie. Nous faisons l’expérience que tou·te·s peuvent entrer dans cette attitude intérieure, même des enfants, même des jeunes en recherche, parfois telle ou telle personne non baptisée ou appartenant à une autre religion. (…) Une telle prière peut soutenir des réconciliations.»