Qui n'a pas de spiritualité?
«La spiritualité est un besoin naturel et universel de tous les humains», une conviction développée par Jacques Besson, professeur honoraire à la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne. Il se passionne pour les apports des neurosciences, dont les découvertes récentes ont mis au jour l’importance de la spiritualité sur le développement du cerveau. Précurseur dans ce domaine que l’on appelle désormais la neurothéologie, il sera l’un des invités d’honneur du premier Festival de spiritualités qui se déroule du 28 septembre au 1er octobre dans le Jura bernois (voir p. 14 et p. 20). Organisée par l’arrondissement jurassien des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure, la manifestation veut mettre en dialogue le christianisme avec d’autres spiritualités, qu’elles soient actuelles, nouvelles, émergentes ou antiques et redécouvertes. Une façon d’ouvrir des échanges constructifs, sur des points communs ou des différences notables.
Cette manifestation trouve tout son sens dans un monde où de nouvelles formes de spiritualité rencontrent un engouement et occupent une grande place dans les librairies de Suisse romande. Pour les Eglises multitudinistes, qui ont une mission de dialogue avec la société dans son ensemble, il est même de leur responsabilité de proposer un tel événement. Pourtant, certaines réticences se font jour, et pas seulement dans les milieux les plus conservateurs. Des ouvertures existent toutefois qui, loin d’être des effets de mode, permettent d’explorer de nouvelles dimensions souvent absentes des pratiques usuelles. Peut-être est-ce aussi une manière pour les Eglises de se reconnecter à la réalité d’une société en recherche spirituelle et de l’accompagner dans cette quête.