Se parler pour éviter le repli sur soi

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Se parler pour éviter le repli sur soi

Diversité
Les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure ont choisi d’élargir les échanges avec d’autres formes de spiritualité dans le cadre d’un festival. Les intervenant·es favoriseront un dialogue constructif, en vue d’un enrichissement réciproque.

Aujourd’hui, plusieurs formes de spiritualité coexistent sous nos latitudes. Qu’elles soient historiques, issues de la migration, nouvelles, émergentes ou encore redécouvertes, elles sont là et n’ont que très rarement l’occasion de se rencontrer. «C’est un fait que l’on ne peut pas ignorer. Dans une société démocratique libre, dans laquelle nul ne peut être contraint de croire ou de ne pas croire en une religion ou un autre mouvement spirituel, il est normal d’observer une pluralité de croyances», introduit Gilles Bourquin, pasteur, docteur en théologie, membre du groupe de pilotage du Festival de spiritualités et auteur d’une thèse sur la théologie et la spiritualité. 

Ouverture assumée

Pour lui, deux choix sont possibles: s’isoler en pensant que sa façon de croire est la bonne ou commencer à se parler malgré les différences. Pasteur dans une Eglise multitudiniste, qui favorise le dialogue avec la société et le monde actuel, c’est forcément la seconde option qui lui semble la plus pertinente: « Cela permet d’éviter le radicalisme doctrinal, en voyant sa propre croyance comme la seule qui soit vraie, et de démystifier certains clichés sur d’autres façons de penser. Même si l’on n’est pas d’accord sur certaines méthodes, traditions ou façons de faire dans d’autres spiritualités, on ne peut pas se dire qu’elles ont tout faux. Certaines peuvent même apporter des pistes intéressantes. Je pense par exemple à la tradition réformée, dans laquelle l’approche du corps est quasi absente», complète le théologien. 

Partenaires de choix

Le choix des intervenant·es a fait l’objet de longues discussions. «Il était assez clair que nous souhaitions avoir des apports des trois monothéismes que sont le christianisme, le judaïsme et l’islam, mais nous souhaitions également élargir le festival aux nouvelles formes de spiritualité qui se développent en Suisse. Il nous fallait donc trouver des personnes prêtes à entrer dans notre démarche», ajoute Gilles Bourquin. Pour le théologien, un certain filtre «évangélique» a été appliqué dans le choix de participant·es: «Le critère principal a été une approche bienveillante de l’être humain basée sur ce qu’il vit et ce qu’il ressent, qui se fasse en toute transparence. Les qualités humaines des personnes avec lesquelles nous avons souhaité ouvrir le dialogue ont également joué un rôle.»

Dialogue de longue date

Un grand nombre d’intervenant·es entretiennent toutefois des rapports de longue date avec l’Eglise réformée: «Plusieurs participant·es ont déjà proposé des formations dans notre arrondissement. Je pense par exemple à Laurent Jouvet, qui a donné des initiations à la méditation de pleine conscience au Centre de Sornetan», complète Anne-Dominique Grosvernier, formatrice pour les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure et également membre du groupe de pilotage. «Pour celles et ceux que nous connaissions moins, nous avons veillé à ce qu’ils soient reconnus dans leur domaine ou donnent régulièrement des formations», ajoute-t-elle. Le festival ne couvrira toutefois pas l’ensemble des spiritualités qui se vivent en Suisse: «C’est pour cela que nous avons utilisé les termes ‹Festival de spiritualités›, plutôt que ‹Festival des spiritualités›. Par exemple, nous n’avons trouvé personne pour venir nous parler du bouddhisme. Ce sera peut-être le cas lors d’une prochaine édition », conclut Anne-Dominique Grosvernier. 

Festival de spiritualités

Je 28 septembre au di 1er octobre, CIP, Tramelan. Voir aperçu du programme page 14. Infos sur Facebook, Instagram et sur refbejuso.ch/fr/festival-de-spiritualites.