Ghana: église vandalisée suite à une pseudo prophétie
L’histoire de ce jour se déroule dans ce petit pays africain où la majorité chrétienne coexiste pacifiquement avec la minorité musulmane. Lors de son sermon de la veille du Nouvel An, le pasteur Isaac Oswu-Bempah, a prédit la mort de la principale autorité musulmane du pays le Cheikh Sharubutu et du vice-président des musulmans du Ghana. L’histoire ne dit pas l’écho qu'a eu son prêche au sein de l’Église du «Ministère de la Parole glorieuse et de la puissance». Mais le message n’a pas passé auprès des jeunes musulmans de la capitale. Armés de machette et de matraques ils ont vandalisé l’église, à l’extérieur et à l’intérieur.
Le Cheikh a condamné les actions violentes de sa communauté: «Nous devons tous nous contrôler et prier pour la vie... Le Ghana est tout ce que nous avons. La religion est censée nous unir et non nous diviser.» Quant au conseil pentecôtiste et charismatique du Ghana, il a condamné les violences, mais aussi la prophétie. Il estime que les prophéties concernant les personnes doivent leur être communiquées directement et en privé. Pour autant il n’a pas sanctionné le pasteur en question, sans doute parce que son Église est autonome, indépendante de toute autorité synodale supérieure.
Annoncer la mort prochaine de quelqu’un n'est pas du prophétisme
Quand un pasteur annonce la mort prochaine d’un leader d’une autre religion… ce n’est pas sous l’emprise de la tristesse ou de la compassion. Ce n’est rien d’autre que l’expression d’une animosité. Est-ce bien inspiré par l’Évangile? De plus, dans la Bible, prophétiser ce n’est pas prédire l’avenir. Le prophète n’est ni un devin ni un astrologue. Il n’est pas au bénéfice d’une prescience, mais d’une conscience particulièrement vive de l’injustice et du bien commun. Le prophète prêche pour que l’Alliance de vie entre Dieu et les hommes soit honorée. Question à poser à ce prédicateur ghanéen : quelle place les musulmans ont-ils dans sa vision de l’Alliance de vie?