Fribourg: le catéchisme à l’école
Courtepin, environ 3'000 habitants. Dans ce village du Nord fribourgeois, le Cercle scolaire primaire accueille pas moins de 560 enfants francophones et alémaniques. L’institution ne cesse de s’agrandir en assurant l’éducation des nouvelles têtes blondes issues de toute la région. Une zone en plein boom démographique, qui attire de nouveaux habitants. La partie francophone compte quelque 450 enfants répartis en classes de 1er à 8e Harmos. Ils sont pris en charge par 65 enseignantes et enseignants, trois logopédistes, deux psychologues et des coordinateurs. Une fois par semaine, l’école accueille également une catéchète professionnelle.
Classe assidue
Arrivée dans la salle des professeur·e·s, Sophie Campiche est comme un poisson dans l’eau. Elle échange quelques mots avec les enseignant·e·s en pause avant d’aller préparer sa salle de cours. Elle attend une douzaine d’enfants de 3e à 5e H pour la rencontre hebdomadaire de catéchisme réformé. Les petits catholiques, eux, ont rendez-vous au parc pour une session en plein air. Les enfants arrivent dans la salle avec leurs cahiers et se mettent autour de la table en toute tranquillité. «Pour moi, c’est une chance de pouvoir enseigner le catéchisme dans un cadre scolaire. Les élèves bénéficient d’un encadrement qui nous est profitable, ils participent aux leçons comme s’il s’agissait d’une autre matière et se montrent souvent très assidus. De notre côté, nous nous plions de manière stricte aux exigences de l’école», précise Sophie Campiche. Bien que se déroulant dans le cadre scolaire, l’heure d’enseignement religieux confessionnel n’est pas obligatoire. Les élèves suivent en plus, une heure – obligatoire et non confessionnelle – d’éthique et cultures religieuses.
Rétrospective détaillée
C’est la dernière rencontre de l’année, fin juin, l’occasion de revenir sur les sujets traités durant l’année. Chaque semaine, on commence par un petit tour de table afin de voir comment se sentent les petits. Chacun·e est invité·e à évaluer son indice de bonheur avec des chiffres allant de 1 à 10. Tous semblent plus qu’heureux, puisque les notes varient entre 10+ et 10 infini, les vacances arrivant pèsent peutêtre dans la balance… On passe ensuite sur une rétrospective des animaux dans la Bible, thème central de l’année écoulée. Les élèves se souviennent de toutes les espèces qu’ils ont abordées: aigle, tigre, léopard, fourmi, singe, araignée et… daman des rochers, un genre de suricate que même un fin connaisseur des textes bibliques aurait du mal à situer. Le «Notre Père» était également au programme. Toutes et tous semblent le maîtriser assez bien, avec un petit mélange vers la fin entre gloire, puissance et règne. Certain·e·s connaissent même la prière dans une autre langue, selon leurs origines familiales. Il faut dire que l’école accueille des enfants issus de plus de 70 nationalités. C’est l’occasion d’entendre cet incontournable en anglais, en espagnol et en allemand. «Où que vous alliez dans le monde, cette prière est la même et vous pourrez en reconnaître le rythme», ajoute la catéchète professionnelle à l’intention de ses élèves, une manière pour elle de souligner l’universalité du message chrétien.
Année particulière
Durant l’année, les élèves ont également abordé l’histoire de David et ont été sensibilisés aux enjeux de la campagne de Pain pour le prochain sur la justice climatique. «Cette année a tout de même été un peu particulière, nous n’avons pas pu faire beaucoup de sorties et avons renoncé à organiser des repas. Avec le recul, je me rends compte qu’ils n’ont pas vu mon visage durant toute l’année, ce qui est tout de même assez étrange», complète Sophie Campiche. La session se termine par la remise du prix de la camaraderie et celui de la persévérance. Un rituel attendu avec impatience auquel les enfants accordent une grande importance.