350 Églises s’y sont donné rendez-vous, soit 4000 chrétiennes et chrétiens en discussion intense. Chaque journée était une course. Quinze ateliers en même temps, des conférences sur des thèmes passionnants avec des acteurs directement impliqués dans des programmes et des actions de terrain. Des plénières chargées de symboles, des nuits de négociations, des bruits de coulisses, un contre-sommet, des manifestations, des repas animés…

Au milieu de ces turbulences, un point fixe nous a reliés: les trente minutes d’office chaque matin. Des célébrations lumineuses, œcuméniques et interculturelles, alliant recherche de beauté et profond respect envers les traditions impliquées (voir p. 22).

Les chrétiens sont divisés, leur diversité est impressionnante et ils partagent autant de combats communs que de conflits et de déchirures profondes. Pourtant, commencer chaque journée par un temps de spiritualité commun pose différemment le cadre de chaque discussion. Prier ensemble rend impossible de ne voir en l’autre qu’un ou une adversaire, de raisonner de manière simpliste, ou de lui coller des étiquettes. S’installe comme un impératif implicite à la compréhension, au dépassement des préjugés. Pas de quoi faire des participants des enfants de chœur, mais plutôt un encouragement à s’identifier à l’autre. Vivre ce qui nous relie n’empêche pas de penser ce qui nous divise.