Oui, nous le sommes, comme à tant d’habitudes qui rythment nos journées, nos semaines et nos années. Mais nous ne savons pas toujours les rattacher à leur origine. Je pourrais disserter sur le sens ou l’origine du carême, mais cela est fait chaque année.

Ici, j’aimerais plutôt m’intéresser à cette critique qui est faite par certaines mouvances du protestantisme quant à l’observance du carême, perçu comme un cryptocatholicisme… Et je reprends le texte de la Création: «Dieu dit: ‹Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour de la nuit, qu’ils servent de signes tant pour les fêtes que pour les jours et les années.›» (Genèse 1: 14). Cela se passe le quatrième jour de la Création.

Les Hébreux qui ont écrit ce texte vivent dans un monde polythéiste, où soleil et lune sont vénérés comme des dieu et déesse. Il s’agit donc de s’en démarquer. Si les astres ne sont pas mus par une vie qui leur est propre, alors c’est qu’ils sont de simples objets créés par Dieu, ne méritant pas de vénération; ils ne sont cependant pas inutiles, bien au contraire. Ils sont là pour marquer les fêtes, les jours et les années… Nos fêtes aussi, finalement.

Je crois que nous nous trompons de cible non quand nous observons les rites, mais quand nous les déifions. Le carême n’est pas un dieu à servir aveuglément. Mais il peut servir à certain·es pour se rapprocher du vrai Dieu, et tant mieux!