Alors cette plume aura un parfum d’événement personnel. Il y a quinze jours, je me suis mariée, pardon, non remariée. Et tout naturellement la question du mariage et de sa signification s’est imposée à moi. Quel intérêt de se marier encore aujourd’hui ? Fonder une famille, avoir des enfants n’exige nullement de passer par la case de l’engagement contractuel du mariage. Au contraire même de nombreuses cellules familiales tiennent mieux et plus longtemps lorsqu’elles n’ont confirmé leur amour par aucun acte législatif ou protocole cérémonial. Et pourtant, en toute connaissance de cause - en effet un divorce m’a permis de percevoir la fragilité de mes choix et de mes espérances - je me suis remariée.

Qu’en pensez-vous, vous qui lisez ces quelques  lignes ? Etes-vous en couple ? Seul·e ? Séparé·e ? Divorcé·e ? Veuve ou veuf ?

L’amour entre deux êtres peut-il s’élaborer en dehors de toute promesse exprimée publiquement, de tout contrat garantissant une certaine responsabilité contractuelle ? Il me semble que oui. Heureusement, d’ailleurs. Ce qui ne retire rien à cette institution du mariage. Le mariage, tel que nous le célébrons, est avant tout un audacieux pari et défi de deux personnes face à la vie. Celui de miser sur l’amour en tant que caution et assurance face aux aléas du monde et de l’existence. Et de placer cet amour, s’il y a cérémonie religieuse, sous l’aile de Dieu. Je ne sais pas ce qu’est Dieu, mais de toutes les qualités, propriétés et attributs généralement octroyés au divin, il en demeure une et une seule que nous pouvons nous aussi malgré notre finitude et notre imperfection conjuguer à la mesure de Dieu : l’amour. Une mère peut donner sa vie pour son enfant, par amour. Des exemples de sacrifice de cet ordre regorgent dans notre histoire humaine. Autrement lu dans la Bible : « Maintenant, ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance et l'amour mais la plus grande des trois est l'amour ».