Simon ! Ou la mémoire perdue
Connaissez-vous ce jeu des années 80 ? Le Simon. Je me souviens lorsque j’ai reçu en cadeau ce jeu insolite. Rond, en plastique. De la taille d’un ballon de basket. Léger. Comment jouer à ce jeu au nom si inédit : Simon. J’ai lu les règles du jeu, succinctes. Simon se joue à un ou plusieurs joueurs. Muni de quatre grandes touches qui ressemblent à des parallélépipèdes rectangles légèrement arrondis. Au centre des touches, un bouton « on-off », une touche rouge pour lancer le jeu, deux touches jaunes, une « last », l’autre « longest », un curseur de 1 à 4 intitulé « game level » et enfin un autre curseur de 1 à 3 portant le nom de « game ».
Pour fonctionner des piles étaient nécessaires. Empressée je les enfilai dans mon nouveau compagnon tout rond. Et la magie opéra ! Il chantait et s’allumait. Pour être plus exacte, il émettait de sons, des tonalités. Chacune des quatre touches avait un son propre. Le principe du jeu est simple. Simon commence à allumer une de ses couleurs, vous devez répéter cette couleur. A la première, il en ajoute une deuxième, à nous de reproduire fidèlement les deux sons. Ainsi de suite, jusqu’à trente-deux sons, séquence ultime où vous avez gagné. Je me souviens que le son pouvait être retiré, ce qui m’a valu des nuits quasiment blanches à jouer au Simon. Le jeu est ardu. Après environ six couleurs, le rythme s’accélère pour sauvagement s’endiabler au-delà d’une séquence de dix. Dans les années 80, j’étais une adolescente. Il n’y avait pas de téléphone portable, ni d’ordinateur. Je savais par cœur les numéros de téléphone de mes ami·es. J’étais fière de pouvoir réciter la liste des verbes irréguliers en anglais. Je me débrouillai bien en calcul mental. Au Simon, régulièrement, j’atteignais le Graal, je décrochais la séquence finale. J’ai rejoué hier au Simon… on-line. Score : dix-neuf. Où est ma mémoire ? )- :