En Europe, quelque six millions de jeunes sont actuellement en quête d’emploi
«Les moyens financiers ne sont pas suffisants», a expliqué Marianna Georgallis, de l’association faîtière Forum européen de la jeunesse, à Bruxelles. Mme Georgallis s’exprimait dans le cadre d’une rencontre de spécialistes organisée par le bureau de Bruxelles de l’Église évangélique d’Allemagne (EKD), la Communauté de travail de la jeunesse évangélique (AEJ) et la Communauté d’action sociale évangélique auprès des jeunes (BAG EJSA). En Europe, quelque six millions de jeunes sont actuellement en quête d’emploi.
Selon Mme Georgallis, de nouvelles injections de capitaux ne représenteraient pas une charge supplémentaire pour les États européens: dans la seule année 2011, les économies nationales européennes ont subi des pertes de 153 milliards d’euros du fait du chômage des jeunes. En outre, il est très inquiétant que ce soient précisément les jeunes qui doivent supporter les effets de la crise économique.
En tant que représentant de la Commission européenne, Stefan Schulz-Trieglaff, spécialiste des questions de l’emploi, a indiqué que l’UE n’en resterait pas à huit milliards d’euros et qu’elle s’efforce de faire en sorte que d’autres programmes sociaux européens et nationaux mettent aussi l’accent sur l’aide aux jeunes sans emploi: «Si on le veut vraiment, on peut réunir les 21 milliards.» Toutefois, l’argent n’est pas le seul problème. Dans les pays européens, on manque souvent de structures de formation et autres. C’est pourquoi l’UE entend également favoriser le développement des capacités d’administration.
Un poste après 158 candidaturesChristine Keegan, 27 ans, qui vient de terminer ses études universitaires, a parlé des grandes difficultés qu’elle a rencontrées dans sa recherche d’un emploi en Allemagne. Elle n’a réussi à trouver un poste qu’à sa 158e candidature, après huit mois de recherche. Les jeunes ne sont tout simplement pas au courant des mesures d’assistance de l’UE: «Sur Facebook ou à la télévision, on n’est informé de rien.» Dans la pratique, elle n’a pas ressenti les effets de la «garantie de l’UE pour la jeunesse» assurant à chaque jeune un emploi ou une formation dans les quatre mois.
Gesine Meissner (FDP), députée au Parlement européen, a confirmé cette impression en disant que pour le moment, la garantie de l’UE pour la jeunesse existe avant tout sur le papier. Il faudrait notamment, au niveau européen, une meilleure reconnaissance des diplômes professionnels qui aiderait les jeunes à se présenter à l’étranger.
Hans Steimle, de la Communauté d’action sociale évangélique auprès des jeunes (BAG EJSA), a toutefois mis en garde contre l’idée de faire pression sur les jeunes pour qu’ils partent à l’étranger. À ses yeux, il importe de dissocier la phase complexe de la jeunesse des conditions économiques. La formation et le travail des jeunes ne devraient pas dépendre de la situation actuelle dans leur pays, a-t-il souligné. (FNA-90)