«Ni d’Ève ni d’Adam. Une histoire intersexe» grand gagnant du Prix Farel 2018
Dans «Ni d’Ève ni d’Adam. Une histoire intersexe», la réalisatrice Floriane Devigne est partie à la rencontre de trois jeunes femmes intersexuées. Le spectateur découvre leur quête d’identité et la réappropriation d’un corps qu’elle n’ont pas choisi. Le documentaire remporte le prix du jury de la 27e édition du Prix Farel dans la catégorie long métrage.
«J’ai voulu banaliser et tranquilliser la question. Ce qui la rend douloureuse, c’est la sidération qu’elle procure: comment est-ce possible de n’être ni homme, ni femme ou d’être non identifié?», commente la réalisatrice. Le documentaire brise un tabou et offre une surface de projection en posant une question pour le moins universel: «Il y a mille façons d’être une femme ou un homme. Ce que le film renvoie au spectateur, c’est l’idée de se questionner sur quel homme ou quelle femme il a envie d’être ou est déjà», explique Floriane Devigne.
Le jury a aussi décerné une mention au long métrage «Auschwitz Muzeum» de Sébastien More.
Des questions spirituelles qui bousculent
Dans la catégorie moyen métrage, c’est le documentaire «Un autre chemin» de Chloé Henry-Biabaud et Isabelle Vayron qui est salué par le jury. «Dans un monde de violence, où les prisons sont trop pleines, on entendait résonner le mot pardon. Ce n’était pas une incantation, mais comment pardonner vraiment», a commenté la présidente du jury du Prix Farel, Michèle Debidour.
Dans cette catégorie également, une mention a été décerné à «Gaza: la grande évasion».
«Bonfires» reçoit le prix du jury dans la catégorie court métrage. Le réalisateur québécois Martin Bureau nous fait découvrir le conflit religieux irlandais à travers la tradition des «feux de joie» allumés en Irlande du Nord le 12 juillet par les protestants pour commémorer la victoire de leurs troupes sur les catholiques lors de la Bataille de la Boyne en 1690. Des feux de joie qui sont «comme un coup de poing. Loin d’être simpliste, le film donne à réfléchir», a expliqué la présidente du jury.
Enfin, le public a récompensé le documentaire «Serge, condamné à mort», de la Française Christine Tournadre. La réalisatrice a suivi Sabine Atlaoui pendant dix ans dans son combat pour faire libérer son mari condamné à mort en Indonésie. Un voyage de 52 minutes en montagnes russes pour le spectateur qui suit le parcours d’une femme dont l’abnégation totale et l’espoir sans faille sont mus par l’amour.