Réformés et catholiques réunis au Salon du mariage
Entre les alliances, les robes meringuées, les faire-part et autres artifices pailletés, le stand des Églises réformée et catholique vaudoises propose une réflexion de fond: «Laver son linge sale». Depuis plus d’une dizaine d’années, elles participent au Salon du mariage, qui s’est déroulé pour sa vingtième édition du 18 au 20 janvier à Lausanne. Pour la cuvée 2019, les deux Églises ont choisi de s’interroger sur les problèmes de couple. Sur leur stand, une planche à repasser, des cordes à linge, un grand paquet de lessive. L’œil du badaud est directement attiré par une pile d’habits, entassés pêle-mêle dans un bac. Sur chaque vêtement de mots sont écrits: mépris, absence, abus de confiance, violence verbale.
«Nous avons voulu aborder la question des difficultés que les couples peuvent rencontrer et s’interroger sur comment y remédier», explique Claudia Bezençon, pasteure dans la paroisse de langue allemande à Lausanne et conseillère conjugale. L’activité consiste donc à trouver des solutions pour pallier la situation délicate inscrite sur le vêtement. Au stand, les couples discutent des attitudes à adopter face à l’absence, au mépris ou à la trahison de l’un d’eux. Puis, armés d’autocollants et de ciseaux, ils écrivent le fruit de leurs réflexions sur les habits porteurs de tension. Pardonner, bienveillance, écoute, amour, temps, autant de propositions pour remédier aux conflits. Une activité qui détonne au milieu des stands aux promesses étoilées.
Désamorcer les conflits
«À l’ouverture du stand, nous demandions aux futurs mariés d’écrire eux-mêmes leurs difficultés. On s’est rapidement rendu compte que les couples ici avaient beaucoup de peine à discuter de ce qui était source de tension entre eux. Nous avons donc légèrement changé le concept en écrivant nous-mêmes les difficultés pour leur demander de trouver uniquement des solutions. Et ça fonctionne bien», raconte Pascal Dorset, responsable avec son épouse Monique de la Pastorale des familles de l’Église catholique vaudoise. La plasticienne et designeuse Moloudi Hadji a conçu le stand.
Durant toute la durée du salon, les animateurs accompagnent les futurs mariés. «Nous accueillons trois types de publics. Des couples qui ont déjà décidé de se marier à l’Église et qui recherchent des informations précises, par exemple sur les mariages mixtes ou comment réserver telle église. Des chrétiens viennent aussi nous rendre visite quand ils voient que nous sommes le stand des Églises. Et il y a évidemment d’autres passants interpelés par notre activité», précise Monique Dorset. «En moyenne 50 et 100 couples, par édition, participent à l’animation. Parallèlement, nous distribuons environ 300 flyers sur nos activités», ajoute Pascal Dorset.
Du 25 au 27 janvier se déroulera le salon Mari Natal, à Berne. Les Églises réformées Berne-Jura-Soleure seront également présentes aux côtés des catholiques romains et chrétiens.