«Les couples doivent pouvoir oser entrer dans des temps de confrontation ou de crise pour pouvoir évoluer», prévient Benoît Reverdin, directeur de l’Office protestant de consultations conjugales et familiales (OPCCF). C’est particulièrement vrai quand cette évolution conduit à une séparation. «Il y a des couples qui se séparent sans savoir pourquoi», explique le thérapeute. «Parfois, je rencontre en consultation des couples qui se séparent avant même d’avoir pris le temps d’exprimer leurs différends.» Sa collègue Ida Koppen, directrice adjointe et médiatrice, va dans le même sens: «Les couples qui restent longtemps en conflit après leur séparation sont ceux qui restent en relation émotionnelle.»

«Souvent les gens viennent consulter en disant ‹nous avons un problème de communication›, mais le problème, en réalité, relève davantage de connexion», explique Valérie Mariani-Petignat, psychologue à Echallens (VD). «Ce qui me frappe dans le couple, c’est que l’on se comporte avec son ou sa partenaire comme l’on n’oserait pas se comporter, même avec ses meilleurs amis. C’est dans l’espace du couple que s’expriment les blessures les plus profondes.»

«Dans les moments de séparation, on a parfois des personnes qui entrent dans un jeu d’attaques de l’autre. D’où la nécessité de recourir à une aide extérieure», relate Benoît Reverdin. «Dans ce type de relation, on voit apparaître la crainte que certains éléments de son histoire soient utilisés contre soi, mais pour pouvoir avancer tant dans la relation que dans un processus de rupture, il faut pouvoir mettre en place une situation où l’on pourra évoluer avec ouverture et bienveillance.»

«Les gens pensent souvent aux questions juridiques ou financières d’un divorce ou d’une rupture. Mais ce n’est pas la chose qui devrait être réglée en premier. Il est important de comprendre qu’il faut mettre de l’énergie pour que la séparation se passe bien tant au niveau émotionnel que relationnel. Il est important de pouvoir respecter l’autre après la rupture», explique Ida Koppen.