En 2015, j’ai obtenu mon diplôme de médecin et j’ai pu commencer une spécialisation de gastroentérologue. Mais après une année de travail comme médecin, alors que mon avenir apparaissait tout tracé, j’ai perçu très fort le besoin de la société et de l’Eglise que l’on y fasse briller la lumière du Christ. Dans notre pays troublé par la guerre et la division, je l’ai reconnu comme une priorité. J’ai décidé de répondre à cette nécessité en plaçant mon énergie entre les mains de Dieu. Mon nom, Kherallah, signifie «bonté de Dieu». J’ai voulu qu’il m’utilise comme témoin de sa grâce et de son amour et j’ai compris que pour moi cela impliquait de devenir pasteur.

Je suis aujourd’hui pasteur dans deux paroisses où je rencontre de nombreux jeunes enthousiastes pour l’Evangile et le ministère de l’Eglise. Ils cherchent à approfondir leur compréhension de la foi chrétienne et à témoigner de l’amour du Christ au milieu de celles et ceux qui souffrent. L’Eglise en Syrie a un rôle vital à jouer pour le pays malgré les défis qu’elle doit relever elle-même pour exister. L’Eglise est composée de différentes dénominations qui doivent vivre ensemble et propose à la vue de tous une manière de vivre la diversité religieuse non comme une source de conflits, mais comme une source de richesses. A partir du témoignage des textes bibliques et de son histoire, l’Eglise peut témoigner que la violence ne conduit qu’à la destruction. La tâche de l’Eglise est de montrer comment on peut surmonter les séparations et détruire les barrières entre les différents membres de la société. Nous pouvons refuser que la religion soit utilisée pour couvrir les conflits politiques et économiques et encourager chrétiens et musulmans à organiser des activités en commun et à revisiter leurs fondements. C’est ce que propose la paroisse protestante de Homs qui fait se rencontrer des jeunes chrétiens et musulmans.

Une parole de Jésus m’encourage en sens et reste tout particulièrement sur mon coeur: «N’aie pas peur, petit troupeau! Car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume» (Luc 12, 32). J’entends cet appel comme un encouragement à l’Eglise syrienne de continuer sa mission avec courage et confiance.

Cette prière est partagée par le Synode arabe, principale Eglise protestante de tradition réformée au Liban et en Syrie. 

Son auteur est le pasteur syrien Salam Hanna.